Défis
Il existe deux principaux défis aux modèles de financement et aux mesures incitatives pour soutenir la collaboration:
- L’actuel modèle de rémunération à l’acte dans les services de première ligne est une désincitation à collaborer;
- Il est nécessaire d’augmenter l’investissement financier pour les collaborations, plutôt que se contenter de réaffecter des fonds.
Le modèle actuel de rémunération à l’acte est une désincitation
Le modèle courant actuel de rémunération à l’acte des médecins du Canada peut devenir un important frein à la collaboration. La rémunération à l’acte encourage les médecins à voir un grand nombre de patients, en mettant l’accent sur l’efficacité, ce qui peut avoir pour effet de marginaliser les activités non rémunérées telles que le dialogue avec d’autres intervenants en santé ou la capacité à traiter de multiples problèmes en une seule visite. Cela peut réduire les occasions, pour les services de première ligne, d’entretenir un dialogue avec la santé publique.
De plus, cela peut créer une forme de compétition envers des services qui pourraient être assurés soit par la santé publique ou soit par les services de première ligne (p. ex. la vaccination ou les bilans de santé des nourrissons). Ainsi, dans les régions plus urbaines, où le ratio des intervenants en matière de santé (tant en santé publique qu’en soins primaires) par rapport à la population est plus faible, la collaboration entre la santé publique et les services de première ligne pourrait se faire plus rare.
Écoutez cette courte discussion entre deux responsables des politiques au gouvernement qui débattent de ces défis courants liés au financement.
Cet échange entre responsables de politiques met en lumière la relation complexe entre le facteur faisant l’objet de ce module, soit les modèles de financement et mesures incitatives, avec le facteur interpersonnel Relations de confiance et d’accueil.
Sujet connexe : Relations de confiance et d’accueil
Investissement financier accru
Il est nécessaire d’obtenir un investissement financier accru. Les tentatives visant à composer avec ce problème sont utiles, mais elles ne suffisent pas à couvrir, notamment, les besoins suivants :
- Des prêts de services de personnel en santé pour renforcer la collaboration entre la santé publique et les services de première ligne;
- Un portefeuille qui couvre à la fois les besoins du secteur de la santé publique et ceux des services de première ligne.
Sujet connexe : Utilisation optimale des ressources humaines
Ce sont bien souvent la rareté et la réduction des ressources qui mettent un frein à la collaboration parce que les différents secteurs sont en concurrence pour obtenir des fonds limités. Le renforcement de la collaboration entre la santé publique et les services de première ligne exige un financement accru de la part des provinces ou des territoires ou une réorientation du financement pour créer une infrastructure de soutien. Ce financement permettrait de partager des locaux, de l’information et des systèmes de communication (comme des systèmes de partage électronique des dossiers de santé), et à former de nouveaux diplômés, tant à la santé publique que dans les services de première ligne.
Un investissement accru est nécessaire pour utiliser autrement les ressources humaines en santé.
Par exemple, les infirmières ou infirmiers de la santé publique et les diététistes qui assistent aux rencontres prénatales de groupe offertes dans les pratiques des services de première ligne pourraient collaborer des manières suivantes:
- contribuer aux services de registre des naissances;
- offrir des conseils sur une saine alimentation pendant la grossesse;
- établir des liens avec les futures mamans;
- évaluer les parents à risque de dépression postnatale
Pour que ce type de collaboration ait lieu entre la santé publique et les services de première ligne, il faudrait l’investissement nécessaire pour fournir des locaux et des mesures incitatives appropriées qui permettraient d’offrir des rencontres de groupe le soir où tant des représentants des services de première ligne que des représentants de la santé publique seraient presents.