Cas type
Cas no 1
Une petite communauté en milieu urbain se retrouvait avec des problèmes de coordination dans les services de santé dans les secteurs de la petite enfance et en jeunesse. Les enjeux et préoccupations se situaient principalement à deux niveaux, soit la santé des nourrissons, des enfants et des jeunes; et l’accès aux services de santé pour les familles qui n’avaient pas accès à un médecin de famille.
Le but de la collaboration était d’élargir l’accès aux services destinés aux nourrissons, aux enfants et aux jeunes, tout en réduisant le potentiel de dédoublement des services.
Les mandats
L’utilisation du relevé postnatal de Rourke pour le suivi de santé des enfants et des nourrissons faisait partie des nombreuses activités de formation réalisées par des intervenantes des services de première ligne auprès des infirmières de santé publique. Pour plus de renseignements sur le relevé postnatal Rourke, les outils cliniques et les ressources, consultez http://www.cps.ca/fr/tools-outils/releve-postnatal-rourke. Ainsi, les bébés et les enfants qui n’avaient pas de médecin de famille étaient évalués par des infirmières de la santé publique. Cette intervention, qui semblait relativement simple au départ, a soulevé de nombreuses questions et préoccupations concernant le mandat de la santé publique. Un des membres de la collaboration, un agent de promotion de la santé, raconte : « Il me semble que les évaluations postnatales sont des interventions de dépistage de problèmes de santé individuels. Une telle approche ne s’inscrit pas dans l’orientation de la santé publique qui est d’intervenir en amont des problèmes pour la promotion de la santé de la population. »
Sujet connexe : Politiques et mandats gouvernementaux ou réglementaires sur la collaboration
De ce point de vue, il était plutôt entendu que les intervenants de la santé publique devaient travailler à l’échelle de la population, comme sur l’élaboration de politiques publiques favorables à l’allaitement, par exemple. Les infirmières de santé publique considéraient ainsi que l’évaluation et le dépistage postnatal modifiait leur rôle. S’agissant d’une intervention en aval plutôt qu’en amont de problèmes de santé, des infirmières ont donc questionné et réfuté cette modification.
Certains intervenants de la santé publique exprimaient désormais une certaine confusion quant à leur mandat. Une intervenante partage ici son point de vue : « Une des raisons pour lesquelles je n’ai pas grand-chose à voir avec les services de première ligne c’est que leur rôle à eux porte sur les soins. Le soin, ce n’est pas mon rôle. C’ est difficile de fusionner nos pratiques. »
Régler le conflit
On a partiellement réglé ce conflit au niveau organisationnel en élaborant des plans stratégiques, des plans opérationnels et des ententes formelles qui ont établi les objectifs, les mandats, la vision ainsi que les rôles et responsabilités de chacun des partenaires. Cela a permis de clarifier les rôles et de s’entendre sur les principaux objectifs de la collaboration.
Cependant, même si un objectif clair a été établi pour cette collaboration, au niveau de l’organisation, des défis peuvent toujours surgir lorsque la compréhension des mandats organisationnels et des rôles et attentes, au niveau de l’intervention sur le terrain, sont contradictoires.
Ce cas illustre également les défis qui peuvent survenir lorsque les mandats à l’échelle provinciale (systèmes) ne sont pas harmonisés avec ceux au niveau organisationnel. De plus, on comprend le défi que représentent les différences philosophiques. Il faut y consacrer beaucoup de temps et d’énergie avant d’arriver à une résolution.
Cas no 2
Le contenu d’un protocole d’entente
- Responsabilités et attribution des rôles
- Engagements relatifs à l’évaluation
- Gestion et résolution des conflits
- Partage des dossiers
- Engagements relatifs au partage de ressources
Un programme de cessation tabagique est un autre cas type qui illustre comment un mandat, une vision et des objectifs clairs entre les partenaires, ainsi des orientations harmonisées et une bonne compréhension des rôles de chacun, contribuent au succès de leur collaboration.
Programme de cessation tabagique
L’objectif de cette collaboration était d’implanter un programme efficace d’appui à la cessation tabagique. Cette collaboration se déroule dans une équipe interdisciplinaire qui offre des services de première ligne auprès d’une communauté de 100,000 personnes vivant en milieux urbain ou rural. La région avait un des taux de tabagisme les plus élevés de la province et aucun programme de réduction ou de cessation tabagique n’avait encore été implanté. De plus, un certain nombre d’organismes et d’établissements de santé avaient formé une coalition anti-tabac, ce qui signalait une ouverture certaine à l’adoption de mesures visant à réduire le tabagisme.
Rôles, responsabilité et mandats
Le médecin et l’infirmière praticienne ont trouvé qu’il était opportun d’implanter un programme de cessation tabagique pour leurs patients. L’infirmière praticienne a contacté l’infirmière responsable de ce dossier à la direction de santé publique pour obtenir de l’aide.
L’infirmière praticienne des services de première ligne a obtenu une réponse positive de l’infirmière gestionnaire. Pour ces infirmières, il fallait que leurs rôles, responsabilités et mandats soient précisés, compris et acceptés, dès le départ, par leurs organisations respectives. Au fil du temps, elles ont également convenu qu’une certaine souplesse était nécessaire dans l’exercice de leurs rôles, et qu’il pourrait arriver qu’elles adaptent ces rôles, en cours de route.
L’infirmière praticienne des services de première ligne et la gestionnaire de santé publique ont également organisé une rencontre au sujet du programme de cessation tabagique à l’intention du personnel nouvellement engagé. Elles ont précisé les rôles de chacun dans cette initiative. Par conséquent, tous les partenaires engagés dans le programme de cessation tabagique avaient acquis une compréhension commune et se sont entendus sur leurs rôles et mandats respectifs.