Décideur, services de première ligne :
« Nous avons besoin d’un cadre décisionnel conjoint pour renforcer les relations de collaboration entre nos effectifs de santé publique et des services de première ligne. Il faut décloisonner nos secteurs d’intervention. »
Décideur, santé publique :
« Je suis d’accord, mais je suis plutôt pessimiste. À moins d’une crise, comme la pandémie de grippe H1N1 qui a touché beaucoup de personnes, ou d’un événement qui nous oblige à changer nos façons de travailler… comme une réforme majeure de l’organisation des services de santé. Autrement, on continue de travailler en silos, et les décisions ne sont toujours pas prises conjointement. »
Décideur, services de première ligne :
« J’imagine que vous avez raison. Mais, de toute évidence, la santé publique et les services de première ligne peuvent travailler en collaboration, pour atteindre un objectif commun. Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur ce qui s’est passé pendant la pandémie de H1N1? »
Décideur, santé publique :
« Oui. Beaucoup de personnes ont été touchées par la grippe H1N1. Nos deux secteurs ont dû travailler ensemble pour implanter des interventions populationnelles : fermer des écoles, conseiller aux gens de rester à la maison, établir des honoraires de consultation téléphonique, etc. Un groupe de travail provincial prenait des décisions qui étaient régulièrement transmises aux intervenants de la santé publique et des services de première ligne. L’application des lignes directrices pour le contrôle du H1N1 n’était pas parfaite, mais je pense qu’on a démontré que la santé publique et la première ligne pouvaient, ensemble, prendre des décisions et travailler vers l’atteinte d’un but commun. C’est donc possible de collaborer de manière efficace. Mais il ne faudrait pas attendre qu’il y ait une crise en santé publique pour que ça arrive! »
Cet échange entre des décideurs en santé publique et des services de première ligne met en lumière la relation complexe entre ce facteur de niveau systémique (un cadre décisionnel efficace), un facteur interpersonnel (des valeurs, croyances et attitudes partagées) et un facteur organisationnel (des mécanismes de coordination et de communication stratégiques entre les partenaires).